
Déportation et génocide : entre la mémoire et l'oubli
Durant l'Occupation et surtout à partir de 1942, environ 140 000 personnes furent déportées de France vers les camps nazis, dont 75 000 juifs. Seuls 3 % d'entre eux figurent au nombre des 40 000 survivants.
Ces terribles statistiques montrent à quel point la déportation et le génocide sont à la fois liés et distincts. Pourtant, recouverts par le nom emblématique d'Auschwitz, camps de concentration et centres d'extermination ont souvent été confondus par la mémoire collective, sans que soit nettement reconnue la spécificité du sort des juifs.
C'est à reconstituer ce travail de la mémoire, tissé d'oublis, de stéréotypes et d'amalgames, que s'est attaché, dans une démarche pionnière, Annette Wieviorka, utilisant des archives largement inexplorées, ainsi que la masse de témoignages livrés à leur retour par les rescapés.
Directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Annette Wieviorka est l'autrice de très nombreux ouvrages, dont L'Ère du témoin, Auschwitz, la mémoire d'un lieu, Juifs et Polonais - 1939-2008 (dir. avec Jean-Charles Szurek), L'Heure d'exactitude. Histoire, mémoire, témoignage (entretiens avec Séverine Nikel), Tombeaux. Autobiographie de ma famille (prix Femina Essai 2022) et Itinérances.
Largeur : 16.0 cm
Epaisseur : 3.7 cm