
Les ombres de Ravensbrück
« Ce jour-là, j'ai su que j'étais un lâche, un pleutre, un faible. Que j'étais aussi immonde que les tortionnaires de ce camp ! Je m'apprêtais à asséner mon poing sur le visage de Rosenthal, quitte à en mourir. Hantz eut juste à me retenir d'une main molle, à me jeter un regard de chien battu et cela suffi à mettre un frein à ma minuscule témérité. Je ne serai pas un héros.
De ce jour, je traînais un mal-être qui me collait à la peau. Je me rendais bien compte de toutes les horreurs, de la barbarie qui se déroulait à un mètre de moi parfois, j'avais compris que je n'avais pas le courage de m'y opposer, et que je ne l'aurais jamais. Cependant, je voulais faire quelque chose, j'avais trop honte de ne pas intervenir.
Le soir, assis en tailleur sur mon lit, je feuilletais mon cahier, je regardais l'évolution de mes dessins. Plus le temps passait, plus ils étaient empreints de violence, ils étaient devenus le reflet de la vie à Ravensbrück. »
Gunther, jeune allemand opposé au régime nazi, excelle dans l'art du dessin : il se retrouve bien malgré lui promu illustrateur officiel du camp de Ravensbrück. Son oeil d'artiste interprète la vie et surtout la mort, témoin du plus grand camp d'extermination de femmes du IIIe Reich.
Le 29 avril 2025, on commémorera les 80 ans de la libération du camp de Ravensbrück, c'était hier.
Un roman glaçant, pour ne jamais oublier.
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 2.0 cm