Le présent de la psychanalyse, n° 13. Face aux images

Quel est le destin des images qui visitent avec insistance l'analyste ? Parfois elles s'imposent et semblent favoriser l'exploration, car elles sont des prolongements du discours du patient. Progressivement, elles alimentent la formation des constructions au prix parfois d'errements et de déformations incongrues. Mais certaines images échappent au refoulement comme si elles ne méritaient ni un prompt ensevelissement ni une rapide captation théorique : ainsi conservent-elles une puissante force inconsciente de dérangement ! D'autres enfin donnent lieu à travail sublimatoire.

À l'époque des origines, il n'y a pas figuration de sens possible car la vie est scandée par des séquences alternant plaisir/déplaisir, présence/absence, nuit/jour. Il arrive que les mots échouent à décrire formes ou couleurs, tensions ou rythmes, alors ce sont les traces visuelles des images, qui illustrent au plus près les passions précoces et le bouillonnement pulsionnel.