L'Algérie en guerre (1954-1962) : un historien face au torrent des images
Comment expliquer que la sensation d'absence d'images sur les « événements d'Algérie » ait longtemps dominé, harkis, immigrés ou appelés du contingent ? Est-ce que, très tôt, la France n'aurait pas voulu « regarder » cette page sanglante de son histoire ?
Le paradoxe est qu'en réalité la guerre d'Algérie a été montrée de mille façons : images fixes des photographies, publiées dans des magazines tel Paris Match ; images de cinéma, issues de films qui n'ont pas tous laissé un souvenir mémorable ; images de documentaires, nombreux à partir des années 1990, provenant surtout des archives de l'Ina ou de l'armée française.
Effet de génération ? Plus la longue histoire de la présence française en Algérie s'éloigne, plus elle semble enfin combler ses « lacunes mémorielles ». Et l'historien de s'interroger : le passage à l'image pour l'écriture de l'histoire est-il un moyen efficace d'approcher une vérité ? L'avalanche des images est-elle, au contraire, un frein pour la connaissance ?
Une réflexion menée à la lumière du « travail de mémoire visuelle » entrepris par Benjamin Stora depuis plus de trente ans, au fil des films de fiction et documentaires auxquels il a contribué.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 1.8 cm