La littérature, ça paye !
Pour défendre la place de la littérature dans notre « monde moderne », j'ai choisi un titre choc, claquant comme un étendard, agressif, combatif, et même un peu provocateur. En effet, j'ai le sentiment que certains d'entre nous doutent d'elle aujourd'hui, de sa valeur, de son pouvoir, de son utilité, de son avenir... Je résumerai cette méfiance en peu de mots : la littérature, ça ne paye pas, ou ça ne paye plus.
Dans une société dominée par les lois du marché, on en vient forcément à se demander : que vaut la littérature comme placement ? Ou même : quel rendement, quel retour sur investissement peut-on espérer de la lecture ? Car la lecture prend du temps, beaucoup de temps, et l'écriture encore davantage. Or, nous cherchons de plus en plus à gagner du temps, à faire vite, à améliorer notre productivité.
« La littérature, ça paye ! » Pour aller à l'essentiel, j'entendrai ce slogan en deux sens : d'une part, « combien ça rapporte à son auteur » ; d'autre part, « combien ça rapporte à son lecteur ».
« La littérature est un moyen de connaissance de l'altérité, de compréhension de l'ici-bas, de ce monde-ci, de l'ordinaire de la vie, dans sa banalité, dans son humilité. »
« Ainsi, le temps est venu de défendre la lenteur, non pas la nonchalance, l'indolence, l'apathie, mais l'investissement à long terme dans la langue, la littérature et la lecture. (...) Or notre monde est de plus en plus réticent à l'attente, à la durée, au retard, qui est le temps naturel de la langue et de la littérature. »
(sous réserve de confirmation)
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