Le triomphe des Lumières : l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
L'Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres (1751-1772), est une des contributions les plus considérables et les plus significatives de la philosophie française du XVIIIe siècle aux progrès de la raison humaine. Sous la direction de d'Alembert, du chevalier de Jaucourt, de Diderot surtout, l'entreprise regroupe autour d'elle plus de deux cents collaborateurs, recrutés d'enthousiasme dans ce que la société du temps compte de plus éclairé et de plus progressif, administrateurs, ingénieurs, médecins, savants, artistes, fabricants, maîtres ouvriers. Elle se heurte à des difficultés inouïes de la part des jésuites, de la caste des parlementaires jansénistes, des cercles réactionnaires de la haute aristocratie et de la cour, sans oublier le clergé et le pape. Elle doit in fine son succès au courage tenace de Diderot, à la fidélité de ses collaborateurs et de ses souscripteurs, à la complicité d'hommes d'État intelligents comme Malesherbes, et particulièrement à l'accueil rencontré dans l'opinion publique.
Aujourd'hui, plus qu'un témoignage historique, l'Encyclopédie apparaît comme un exemple de la manière dont le rationalisme moderne doit constamment lier la réflexion et l'expérience, la spéculation théorique et la pratique sociale. Pour juger de la qualité du résultat final, mieux vaut laisser le dernier mot à Diderot lui-même : « Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j'espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n'y gagneront pas. Nous aurons servi l'humanité. » Tout est dit.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 16.0 cm
Epaisseur : 3.0 cm